DES FAUVES

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mercredi 11 mai 2011

Besoin surnaturel de rester debout et de se faire mal

Les villes de taille moyenne de nos jours ressemblent de plus en plus à des abattoirs, pour peu que vous sortiez des rues pavées et rejoignez la ceinture des boulevards extérieurs. Le samedi soir des sirènes d’ambulances et des silhouettes bourrées à tous les trottoirs, d’effarants êtres humains aux cadences hachées traversent la rue sans raison, viennent heurter les panneaux de signalisation. Des filles dépensent le salaire du mois en un soir. De grands albinos s’étendent sur des matelas alignés d’urgence dans les gymnases. Si vous rejoignez la ceinture des boulevards extérieurs, vous verrez ce que cela me fait de vivre dans cette ville. La marchande au bureau de tabac me racontait hier qu’elle n’avait jamais ressenti une telle ivrognerie dans l’air, ce besoin surnaturel de rester debout et de se faire mal. Elle me disait : « les gens fument de plus en plus. Le paquet de cigarettes ne passe pas l’heure du thé désormais. Vous les voyez qui palpent leurs poches à la recherche d’un billet plié, ils font et refont toutes les coutures de leur pantalon avant de s’apercevoir qu’ils n’ont pas assez, alors ils traversent et filent jusqu’au distributeur. Parfois la machine leur crache trois billets telle une merde au cul d’un anorexique et ils reviennent et prennent cinq paquets d’un coup en affirmant que ça fera la semaine. Plus un verre de Ricard. »
Quand elle a fini sa complainte hier, j’ai rangé mon paquet de JPS à l’arrière de mon jean et suis rentré chez moi. J’aurais donné cher pour pouvoir m’endormir paisiblement au milieu des sirènes de pompiers qui zébraient le noir silencieux. Vers 21 h je me suis levé d’un bond et je suis sorti boire.

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