DES FAUVES

Commande possible de mon premier roman DES FAUVES édité chez Kirographaires.

Exemplaire numéroté et dédicacé par bibi.

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vendredi 19 août 2011



COMME UN ORGANE MORT



Ils m’ont annoncé que j’avais un fiston. Ils me l’ont amené.
Très vite, il s’est retrouvé dans mes bras. Je l’ai serré.
Il avait sa tête au creux de mon ventre, on s’est dit quelques mots mais je ne me rappelle plus lesquels. Ce dont je me souviens en revanche, c’est qu’il avait une drôle d’élocution et un très gros crâne pour son âge. Mais sa peau était douce et enfantine, ça c’est sûr.
J’ai caressé ses cheveux, sur les tempes, je lui ai donné quelques baisers sur le bout des mains, on s’est parlé un peu, ce qu’on s’est dit je n’en sais rien… Et puis quelqu’un s’est approché et m’a annoncé que le résultat des tests était positif… Et donc ils ont emmené mon fiston par la main.

Mon père, qui se trouvait au village ce jour-là, m’a dit de bien regarder mon fiston qui s’en allait (j’avais les yeux embués et la gorge nouée). Tu vois c’est un signe qui trompe pas, il a fait, en tapotant le haut de son crâne… Et j’ai bien regardé mon fiston qui s’en allait… Le haut de son crâne à lui… Sa chevelure était aplatie par la gomina, vers la gauche et vers la droite, et au milieu pointait une excroissance en forme de petite courgette qui avait déchiré la peau et semblait toute molle, comme un organe mort au milieu de son crâne. Cela mesurait environ 10 centimètres de hauteur.

Ça c’est un signe qui trompe pas, mon père a répété, et mon fiston a disparu au coin de la rue, exactement comme un organe mort.

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