Le psychiatre-lamproie est à genoux. Intégralement nu dans son bureau au
milieu des dossiers patients des dosages sanguins et de ses livres sur
l'histoire des religions. Tout cela est répandu au sol dans un foutoir
inhabituel pour le psychiatre-lamproie. Pire, à un moment crucial, le
psychiatre-lamproie se déplace à quatre-pattes et urine sur le dernier
magazine du livre, dédié à Céline, qu'il a reçu la veille.
Le
psychiatre-lamproie se met ensuite à pleurer. Il se tord sur le tapis
coûteux en geignant, son corps est osseux et pâle, cela fait pitié mais
dégage aussi un sentiment de rudesse. Certaines personnes pleurent avec
violence, c'est le cas du psychiatre-lamproie. On ne peut pas s'empêcher
de jeter un oeil aux jambes vieillies mais musclées, au torse
majoritairement glabre si ce ne sont quelques poils aux tétons, à son
dos squelettique, à sa nuque veineuse, à son anus sec.
Le
psychiatre-lamproie se blottit en boule quelques secondes, dedans dehors
effectue quelques mouvements respiratoires puis se redresse à
quatre-pattes. A ce moment la vue est imprenable sur l'intérieur du
psychiatre-lamproie et l'on constate que son cul a des dents. Des
rangées circulaires de toutes petites dents prêtes à vous grignoter le
cerveau et les tripes. Il se lève, se rhabille sommairement. Le
psychiatre-lamproie vous interroge alors sur les activités prévues
pendant ces fêtes de fin d'année. Il dit : "Hmmm... Ah oui, la famille,
c'est bien ça....vous ne vous sentirez pas seul". Vous hochez la tête,
vous approuvez et dites : "je ne pense pas, non", et tout comme dans un
rêve sans fin, l'entretien peut se poursuivre.
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